mercredi 21 février 2018

Jogging des latinistes voyageurs : une deuxième édition réussie !

Ce 18 novembre 2017, les élèves de 4ème, 5ème et rhéto latines ont organisé pour une seconde fois le jogging de l’ISM. Les bénéfices de cette journée leur permettront de participer à une excursion dans le cadre du cours de latin.
Madame Daix, sous-directrice et professeur de latin, organisatrice du jogging a   répondu à nos questions :
• Quelles sont les raisons de cette deuxième édition du jogging de l’ISM ? Quels sont les changements par rapport à l’an dernier ?
 La raison de départ, dès la course de l'an dernier, est l'insistance de quelques collègues et de la direction actuelle  à renouveler cette activité sportive sous une forme identique à l'édition de novembre 2016, c'est-à-dire un jogging sans classement.  Ensuite, comme le succès du premier jogging a permis de financer le voyage à Rome en février 2017, les élèves latinistes, souhaitant de nouveau un beau voyage, ont pensé que ce serait chouette de se lancer dans une deuxième édition. 
• Quel est l’objectif de ce jogging ?
 En 2016, les latinistes faisaient le constat que le jogging avait resserré les liens entre les deux classes organisatrices, qu'ils avaient été acteurs de la réussite de cette journée-là, qu'un jogging pouvait intéresser plus de gens qu'une soirée Halloween, …
Certains ne savaient pas qu'on pouvait payer pour courir 5km ou 10km, presque tous les samedis, dans la région.  Si, si, j'en connais qui le font régulièrement!!!
Et puisque les élèves organisateurs sont les mêmes que ceux de l'an dernier, j'ai pensé à déléguer davantage les différentes missions : gestion des tickets, du bar, de la venue de St Nicolas, vente des croque-monsieur, …  Tout cela sans une présence massive d'adultes !  Je suis contente et fière de constater qu'ils ont géré comme des chefs!!! 
• Qu’est-ce que l’organisation du jogging apporte à l’école ? 
 L'objectif de ce jogging est de dégager des bénéfices pour les "latinistes voyageurs", afin de financer l'une ou l'autre excursion pendant l'année ou durant les jours blancs (entre les examens et le bulletin).  Par exemple, la visite de Trèves, de Bavay, … des sites romains, bien sûr.  Dorénavant, ce ne sera sans doute plus avec moi… Snif, snif! 
• Quel est l’impact sur l’image de l’école ?
 Voilà une question à laquelle il est complexe de répondre!  Il faudrait solliciter l'avis des parents, des élèves, …  Cela permet en tout cas une collaboration entre les professeurs et les élèves, une façon de susciter les talents de chacun et de construire ensemble un projet dont ils se souviendront.
J'imagine que l'image véhiculée est celle d'une école qui "bouge", qui organise des activités sportives, favorisant la santé et la condition physique.  Le jogging fait connaître le village de Pesche, … et son école dynamique! 
A l’issue de la course, nous avons posé quelques questions à Monsieur Rifflart, gagnant des 10 km et professeur de gym à l’ISM :
• 
• Aviez-vous déjà participé au jogging  l’an dernier ?
L’an dernier, j’avais déjà couru les 10 km. La première édition était une réussite, je pense que celle-ci l’est tout autant. Même s’il n’y a pas de classement, c’est toujours positif de participer à de tels projets.
• Comment avez-vous trouvé le parcours ? 
Je trouve que le parcours était très beau. Le terrain était vallonné mais restait très roulant, surtout en milieu de course. Autre point positif, le parcours n’était pas le même que celui de l’an passé ; il était un peu plus court.
• Vous êtes notre grand gagnant ! Quel prix avez-vous remporté ?
Les élèves ont prévu des lots et des coupes pour les vainqueurs. C’est génial ! J’ai donc reçu ma coupe et eu la chance de gagner une bouteille de vin rouge à la tombola !
Nous avons également interrogé Cathy Bertrand, élève de 4ème latine impliquée dans l’organisation du jogging :
• Quel regard portes-tu sur cette 2ème édition ?
Cette édition s’est super bien déroulée mais elle fut parfois précipitée, par manque d’organisationPar exemple, l’arrivée était mal indiquée pour les  coureurs. Heureusement, cela nous apprend à être plus efficaces et prévoyants pour l’année suivante ! 
• En tant qu’élève, quels sont les préparatifs les plus difficiles à assumer? 
Préparer le planning entre élèves n’est pas toujours simple car il faut se coordonner entre nous. Nous mettons tout en œuvre pour satisfaire les coureurs !
• Qu’est-ce qui est le plus agréable à vivre au cours de cette journée ?
Il y a beaucoup de joie et d’enthousiasme entre les élèves et professeurs. Tout le monde s’entraide et participe aux diverses tâches afin que tout se déroule plus naturellement possible. Le parcours des 5 et 10 km est bien pensé, il est à la fois convivial et diversifié, adapté à tous les niveaux.
• Quel projet de latin se cache derrière l’organisation du jogging de l’école ?
Nous avons pour but de financer un voyage ou une excursion pour les élèves de 4ème, 5ème et 6ème latine ; cette activité aurait bien sûr un rapport avec le cours de latin et la culture romaine. 

                                        Pierre Nicolas et Eléonore Birotti, 5ème GT.




mardi 13 février 2018

Projet Intime Festival pour les 6e générales


A l’initiative des professeurs de Français du troisième degré, les élèves de sixième générale se trouvent cette année impliqués dans un ambitieux projet proposé par le Théâtre de Namur.
L’Intime Festival, une manifestation culturelle créée par le comédien belge Benoît Poelvoorde, est initialement un salon annuel, carrefour des arts littéraires le temps d’un weekend d’août. Cette année, une formule développée et adaptée au milieu scolaire propose cinq activités étalées tout au long de l’année 2017-2018, qui ont pour objectif de faire découvrir aux élèves les différentes formes de représentation que peut revêtir la littérature de l’intime.
Ainsi, nous avons déjà eu l’occasion de découvrir un roman-choc d’Alain Blottière sur le thème du djihadisme, puis d’assister à sa mise en voix à Namur sous forme d’une grande lecture. Plus récemment, nous avons pris part à une projection de films documentaires sous la houlette de la vidéaste Lou Colpé, et avons eu la chance d’applaudir la pièce de théâtre “Laïka”. La veille de la représentation, une animatrice est venue à la rencontre des élèves à l’ISM Pesche, afin de préparer le sujet traité par le spectacle, les invisibles de notre société. Comprenez par là ces gens que nous ne voyons plus, que nous ne considérons plus, victimes de leur condition, de cette différence qui les marginalise et les décrédibilise injustement. Prenons pour exemples les SDF, les prostituées, les personnes âgées…


Pour alimenter la discussion, il nous était demandé d’apporter un document traitant le sujet. Pour ma part j’ai choisi la rédaction d’une nouvelle que je partage aujourd’hui avec vous.


Vous la trouverez ci-après ! Bonne lecture ! ;-)





Elle ne se promenait pas…



Elle déambulait lentement dans les couloirs, le dos voûté, la tête baissée. Elle se mouvait d’un pas mécanique inlassable en trainant bruyamment des pieds. Elle frappait le sol du bout de sa canne, frénétiquement, au rythme des tremblements de sa main. De l’autre, elle tirait sans arrêt un bout de son gilet ouvert, étirant le tissu malmené qui, les années passant, s’était distendu et troué. Ses petits yeux toujours écarquillés fuyaient leurs orbites et lui donnaient un air hébété. Ils étaient soulignés par d’épais traits bleuâtres car elle dormait peu. La nuit était pour elle aussi propice que le jour à la promenade, les aides soignantes et infirmières l’avaient compris. Et si une blouse blanche avait le malheur de commettre l’erreur de tenter de la reconduire, la vieille hurlait aussi fort que le lui permettait encore sa gorge éreintée et usait de son bâton sans discernement. Cela produisait un charivari qui éveillait inévitablement les résidents du home tout entier. Une déplaisante situation que le personnel soignant avait appris à éviter en la laissant flâner à sa guise, à toute heure.

Alors, elle sillonnait les couloirs du home autant de fois qu’elle comptait de rides sur son corps déchu. Croyant continuellement découvrir de nouveaux lieux, oubliant que plus tôt, elle s’y était déjà rendue.

Au gré de ses pérégrinations, elle demandait dépitée et morose à ceux qu’elle croisait : « Dites ! Z’auriez pas vu Clara ? ». Elle se figeait, attendant patiemment une réponse. Alors, dans un mélange de tristesse, de pitié et d’embarras l’interrogé lui disait : « Ne vous inquiétez pas ! Elle viendra demain votre fille Madame Perewez… »

Forte de ces paroles lénifiantes, elle se remettait en marche, esquissant un sourire, l’air bête, le regard vide et elle s’éloignait.

C’est ainsi que plus loin la même question résonnait, la même réponse aussi, telle une incessante et grotesque mélodie qui hante encore les esprits lorsqu’elle cesse. Pauvre dame, pauvre folle solitaire se disaient ceux qu’elle avait rencontrés.
De temps à autre, la vieille s’asseyait et reposait ses jambes fatiguées, pommelées de larges hématomes, s’accordant ainsi un peu de répit. De sa petite margoulette s’échappaient de légers murmures puis elle sanglotait en énonçant le nom de sa fille. Elle réclamait par-delà ce petit mot, non pas seulement son enfant mais tous les siens, ceux qui l’ont désaimée une fois l’avoir laissée là, abandonnée parmi une foule d’étrangers détraqués, dans ce home perdu dans une campagne morne et pluvieuse loin de chez elle. Ils s’étaient débarrassés d’elle comme d’une ordure qui encombre une poche, comme d’un fardeau inutile et lourd dont on se décharge avec empressement.
Chaque jours ses yeux mouillés criaient partout sa détresse sans que jamais on ne put l’aider. Une fois ses yeux séchés d’un revers de manche, elle repartait avec la volonté et l’espoir de croiser en ces murs son enfant et d’autres visages familiers. Son esprit sénile lui faisait croire qu’ils n’étaient pas loin et l’attendaient en ces lieux. Mais lorsqu’une once de lucidité réveillait comme une timide étincelle sa conscience, elle réalisait quelle était l’issue de sa triste vie. Clara et les autres, jamais elle ne reverrait leurs jeunes visages. Elle était condamnée à finir ici, son existence, prisonnière de ce mouroir de béton. Et ce malheur l’espérait-elle en regardant le bas plafond, prendrait fin lorsqu’elle s’éteindrait seule, loin des siens et de leurs images.

…Elle cherchait.     

Grégoire  Barranco                                





                             

Le plus grand Melting Pot de styles au monde !

      Il y a deux mois, plus précisément durant les weekends du 12 et du 19 avril, a eu lieu le festival Coachella.   Drôle de nom, n’est-...